"L'Union" du 17 juin 2012

"L'Union" du 17 juin 2012
Portraits de Maitre

samedi 31 décembre 2022

Paul Westerberg # 03

31 décembre 1959

Ce qui me rapproche de lui :

“Pour la première fois avec Suicaine gratifaction, j’ai écrit des chansons sans me demander comment je les jouerais live. Je pense avoir franchi un grand pas, être enfin devenu un artiste : quelqu’un capable d’enfreindre les codes d’une musique, d’en changer les habitudes en l’amenant sur d’autres routes, plus personnelles. Longtemps je n’ai été qu’un performer, d’ailleurs le mot “artiste” était banni dans le vocabulaire des Replacements ­ nous ne connaissions que quatre mots : groupe, guitariste, leader, chanteur. Le performer s’en tient à jouer la musique, il ne l’explore pas, il ne la travaille pas, oublie qu’elle est une matière. Le performer préfère rester dans la représentation plutôt que de puiser dans sa richesse personnelle. Aujourd’hui, je conçois mes chansons comme des plongeons intérieurs qui font remonter à la surface des choses très intimes, des tourments, des états d’âme, des joies : ma vie. Je sais maintenant quelle est la différence entre la poésie et faire poétique, je ne peux plus revenir en arrière. Plus je deviens un artiste et moins j’ai le droit de faire le singe sur scène.”

“J’aurais aimé que cet album soit encore plus crépusculaire encore, qu’il retranscrive dans l’instrumentation l’univers qu’il porte dans sons titre. Suicaine gratifaction ne veut littéralement rien dire, mais la contraction de toutes ces syllabes donne un sens global caché, une idée de substance noire, dense. Elle suggère bien l’idée cumulée de suicide, de douleur personnelle, d’autopunition ; ce genre de souffrances qui peuvent paraître gratifiantes pour soi-même, donnent l’impression que l’on ressent quelque chose, que l’on est vivant, que l’on existe.


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Paul Westerberg vu par
Marc Besse

En fait, fondamentalement, rien n’a changé chez Paul Westerberg. Zigouilleur de mythes et de valeurs conservatrices il y a vingt ans, dans des Replacements ­ qui se sont dissous dans l’autodestruction ­, il n’a toujours pas abdiqué. Il mène aujourd’hui la lutte plus ironiquement, en cultivant sa capacité à s’indigner, en s’obstinant à camper sur ses terres décalées ­ non loin d’Iggy Pop, Lou Reed, Neil Young ou le fragile Elliott Smith, ces beautiful losers dont il rejoindra vite les hauteurs ­ et en balançant son regard acide et dessalé sur le monde et son cortège de défaites. A ce rythme, sa musique n’aura bientôt plus besoin d’électricité.

Ils sont nés un 31 décembre : Jules Dalou (1838), Henri Matisse (1869), Siné (1928),  Andy Summers (1942), John Denver (1943), Donna Summer (1948),  ...

Ils nous ont quittés un 31 décembre : Gustave Courbet (1877), Monthéus (1952), Pierre Mirault (1982), Rick Nelson (1985), Alain Gillot-Pétré (1999), Roger Lécureux (1999), David Meltzer (2016), Benoît XVI,(2022),...

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